Au-delà de la pénétration

  

Morceaux choisis tirés du livre Au-delà de la pénétration - Martin page

On regarde autour de soi, on observe nos vies, on constate que certaines choses nous ont toujours été données pour normales. Personne ne les remet en cause. Elles sont naturelles, ce qui semble être le mot magique pour justifier une paralysie de l'esprit.

Tout commence par ce qui ressemble à une bonne nouvelle : nous héritons de la sexualité comme nous héritons d'une maison en béton armé. C'est une aubaine, nous n'allons pas refuser ce cadeau ! Nous nous y glissons bien contents (ça semble solide), bien rassurés aussi de vivre là où nos parents et nos ancêtres vivaient. Nous reprenons leurs gestes, nous habitons leurs positions et leurs actions (...). Ces gestes nous semblent précieux et naturels, nous les avons reçus. Nous poursuivons un mouvement immémorial.

Nous apportons parfois des variations à la norme sexuelle : de nouvelles positions, suggérées par les livres, les journaux ou les films, par nos camarades. Mais au final c'est comme si nous avions simplement ajouté une extension à la maison héritée de nos parents.  

Performance vs robustesse

 Reconnaissons-le : le culte de la performance a été le moteur des immenses progrès technologiques, humains et sociaux des derniers siècles. Il est aujourd’hui partout, omniprésent, indépassable. Hélas, il nous conduit aussi (et rapidement !) dans le mur, celui des limites planétaires physiques. La concentration actuelle en CO2 atmosphérique (415 ppm) nous renvoie 800 000 ans en arrière ; les réserves connues de roches de phosphate, indispensables à la production alimentaire, pourraient être épuisées dès 2040…

L’obsession contemporaine pour l’optimisation de quelques variables quantitatives (PIB, rendements…) nous a condamnés, progressivement, à détruire les autres variables, moins quantifiables, issues du vivant. Et elle nous (société, entreprise, individu) place en condition d’extrême fragilité, et de non-adaptabilité, alors que les crises systémiques (climatiques, sociales…) se multiplient.

Il est urgent d’engager une grande inversion : substituer au culte de la performance celui de la robustesse, et donc d’une dose assumée d’inefficacité. Il s’agit de ne plus viser le maximum, ni même l’optimum, mais d’être en dessous de l’optimum pour pouvoir faire face à des évènements imprévus. La sous-optimalité, un des piliers de l’économie régénérative, n’est pas un gros mot. Au contraire.

Le recyclage est une illusion !

Nathalie Gontard, opposante au « grand emballement » plastique

La chercheuse de l’Inrae, spécialiste des emballages écologiques, dénonce les fausses promesses du recyclage de ce matériau omniprésent et dangereux pour la santé (par Marie-Laure Théodule - Le Monde 15/03/2023)

Un homme singe corpulent se débat, empêtré dans un film plastique qui l’étouffe. Vaincu, il finit par s’écrouler lourdement sur la scène. A côté de lui, pendant qu’il pousse ses derniers cris, une élégante femme blonde, frêle mais décidée, ponctue l’épisode d’une voix chantante où perce l’accent de son Ardèche natale : « Le plastique de votre barquette de frites, qu’il soit ou pas recyclé en chaise de jardin ou en sac de sport, viendra forcément grossir l’énorme réservoir de petites particules capables d’empoisonner nos corps et surtout ceux des générations à venir. » Une étonnante prestation pour une directrice de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) ! « J’en avais assez de seriner que le recyclage du plastique est un leurre, avec l’impression de ne pas être entendue. J’essaie de toucher le public par l’émotion », se justifie Nathalie Gontard, pionnière de l’emballage alimentaire écologique. Elle s’est ainsi produite avec deux comédiens au festival Bioviv’art, à Alénya (Pyrénées-Orientales), en août 2022.

Trente-cinq ans de recherche autour de la mise au point d’emballages alimentaires respectueux de l’environnement l’ont conduite à travailler sur le recyclage et les risques de la pollution aux particules de plastique. Depuis l’enfance, elle a une conscience écologique aiguë, forgée dans un milieu très simple, à la campagne. Seule de sa famille à obtenir le bac, elle enchaîne par un DUT en génie biologique à l’université de Montpellier. « Je voulais faire des études courtes et travailler vite, car mes parents n’avaient pas d’argent. » Mais Blas Tarodo de la Fuente, professeur en sciences des aliments et des bioproduits, la repère. Ce sera son mentor. Il l’inscrit à l’école d’ingénieurs Polytech Montpellier, puis la pousse vers la recherche.

Un autre regard sur la psychanalyse

Guillaume nous fait entrer dans l'intime de séances de psychanalyse grâce à des analysants qui viennent témoigner et des analyste qui accepter de partager leur pratique et leur vue sur cette méthode.

Un point de vue quasiment jamais adopté puisque le déroulé d'une psychanalyse et de ses séances sont un lieu qui ne permet pas de tiers. Un autre regard donc, passionnant !

Écouter les nombreux podcast de Guillaume sur le sujet : "Des gens me racontent leur dernière séance sur le divan et comment la psychanalyse les a aidés … ou pas !"

https://maderniereseance.mystrikingly.com/

Du porno... à l'érotisme

Face au manque d'alternative au porno mainstream, des initiatives qui font du bien !
 


Un podcast érotique pour que les images ne saturent plus notre imaginaire et laisser le nôtre se développer

La maison d'édition La Musardine, ne propose que des livres érotiques

Répartition du travail, du pouvoir et de la richesse

Un modèle d'organisation : les SCOP (Sociétés Coopératives de Production)

Un salarié, une voix

Il existe plus de 4 000 SCOP en France, pour 81 000 employés, un chiffre en nette augmentation ces dernières années. Même si elles sont organisées et hiérarchisées comme des entreprises conventionnelles, leur spécificité tient d’abord à leur gouvernance démocratique : les salariés détiennent la majorité du capital social et des droits de vote et, si tous ne sont pas associés, ils ont vocation à le devenir. Quels que soient le poste, le statut ou le montant du capital investi, chaque employé dispose d’une voix égale, pour voter les décisions cruciales mais aussi élire, en assemblée générale, le PDG et le conseil d’administration (CA), parmi les salariés volontaires.

L’autre différence fondamentale avec une entreprise classique, c’est l’équitable répartition des bénéfices entre tous les salariés-associés, par de la participation et-ou de l’intéressement, du dividende, avec toujours une part pour les réserves de l’entreprise.

Traumatisés par les redressements judiciaires passés qu’ils n’avaient pas vu venir, ceux de Maurer-Tempé (tous associés) font de la transparence l’un des remèdes anticrise. « A l’époque, on n’avait connaissance d’aucun chiffre, et même on nous mentait », se souvient Vincent Boeglin, 43 ans, secrétaire (Force ouvrière) du comité social et économique (CSE). « J’étais directeur commercial et je n’ai appris la situation que quelque mois avant le dépôt de bilan, renchérit Mathieu Rouillard, encore amer. Les boîtes se cassent la gueule à cause de ce manque de transparence ! » Lui met au contraire un point d’honneur à communiquer les chiffres et les informations clés dans un petit « journal des associés » envoyé à tous chaque mois avec la fiche de paie.

« Qui détient l’information détient le pouvoir, dit-on souvent. Nous, on fait tout pour que cela n’existe pas ! insiste-t-il. La démarche des SCOP, c’est discuter, réfléchir ensemble à des solutions. Il y a une bonne idée, on la creuse. Par nature, on est très ouverts d’esprit.  »

La citoyenneté économique peut-elle sauver l’avenir ?

La SCOP, espace privilégié de l’apprentissage démocratique

Dans les sociétés coopératives de production, l’équité et la transparence sont la norme. Cette citoyenneté économique peut constituer un rempart contre les idées autoritaires.
A la question « Qu’est-ce qui change quand on travaille dans une société coopérative de production ? », les salariés-associés des SCOP répondent d’abord : « C’est mieux. » Puis, s’expliquent par une même expression, polysémique : « On sait pour quoi − pourquoi ? − on travaille. » Pour quel revenu, puisque les bénéfices sont répartis équitablement. « C’est là qu’on se rend compte que dans les autres entreprises, y’en a qui s’en mettent dans les poches », souligne Mickaël L’Hostis, 44 ans, monteur réseau à la Stepp, SCOP de travaux publics du Finistère.
 
« Ce qui se fait dans l’entreprise, c’est en notre âme et conscience » − Christophe Dangel, salarié chez Maurer-Tempé

« On aura la même part, Laure [Simon], la directrice, et moi, le manœuvre au fond de ma tranchée », insiste son collègue Fabien Henry, les pieds dans le sillon creusé entre deux pavillons. Par cette équité et un fonctionnement en toute transparence, chacun se perçoit comme aussi essentiel à la réussite de l’entreprise que les autres. Ce qui donne du sens au travail.

« Sur le chantier, on est libre de s’organiser comme on pense. Dans les boîtes d’habitude, on dit “t’as ton chef sur le dos”, mais nous non, c’est une confiance totale. C’est valorisant », explique, adossé à sa camionnette Erwan Choquer, 52 ans, dont vingt et un à la Stepp.

« Transparence »

Il est donc aussi question de dignité. De se sentir considéré comme des individus responsables, autonomes, et de pleins droits, quelle que soit sa fonction. « Ici, on ne nous prend pas pour des jambons ! », résume de toute sa gouaille Pascal Lecoq, vingt ans à la Stepp.

Transparence et Secret / les enjeux de Wikileaks

 

 

 Durée de la vidéo : 9mn

Communication de Geoffroy de Lagasnerie, sociologue et philosophe, professeur à l'Ecole Nationale Supérieure d'Arts de Paris-Cergy, notamment l'auteur de L'Art de la révolte. Snowden, Assange, Mannning   

dans le cadre de "Assange Odysseia"
Projet porté par Sahra Datoussaid (actrice et dramaturge) et Sarah Siré (actrice, metteure en scène, pédagogue et dramaturge) :

Une odyssée pour comprendre de quoi Julian Assange est le nom et problématiser sa situation en s’informant sur les faits et en rencontrant des témoins/expert·es des enjeux politiques contemporains que cette figure tragique et théâtrale a mis en évidence. 

Voir la soirée dans son intégralité

- en français : https://www.youtube.com/watch?v=zfN_pJjK360
- en anglais : https://www.youtube.com/watch?v=7BmZ6JJyN7g

Tuer Dieu

 Si mon athéisme est militant, c'est par amour des autres hommes, c'est pour leur faire partager une opinion qui m'apporte tant d'avantages à vivre ! On peut se vanter de laisser chacun libre de son opinion et de garder sa vérité pour soi; ce n'est pas par respect des autres, c'est par indifférence.

"Ne pas laisser à Dieu une seule chance d'exister", loin de me paraître naïf, me semble être le but à poursuivre pour tous les hommes. C'est en expliquant le tonnerre et la souffrance par Dieu qu'on s'est abstenu de les étudier pour l'un et d'y porter remède pour l'autre. 

Tuer Dieu, c'est ne se résigner à rien, c'est dire merde à la fatalité baptisée volonté Divine, c'est mettre tous ses œufs dans le même panier et appliquer tous ses efforts à vivre ici et tout de suite.

Benoîte Groult - Journal Amoureux (p110)

Fin de vie - mon choix

Fidélité ou irremplaçabilité ?

Benoîte Groult et Paul Guimard (tous deux écrivains) ont écrit un "Journal amoureux" à quatre mains, où chacun nous livre ses états d'âmes dans une chronique quotidienne écrite sur une période de 2 ans. On y découvre avec plaisir un jeune couple amoureux, mais aussi parfois certaines frictions, de la mélancolie et surtout des réflexions lumineuses sur le couple, l'amour, la fidélité etc...

Morceaux choisis :

"Je t'aime mon petit amour. Impossible, difficile de te tromper quand tu es loin, Je pense bien trop à toi. IL va falloir attendre ton retour. C'est une "chose ébouriffante". Pourtant, toutes les femmes sont dehors avec des robes invisibles. Mais c'est toi, toi que, toi dont... Ma chérie je t'embrasse et je tombe de sommeil et je ne sais plus ce que je dis mais je sais bien ce que je pense. Ton Paul"

"Paul que j'aime. Je ne peux pas rester près de toi : je te réveillerais. J'ai trop envie de te serrer dans mes bras et de caresser ton corps qui représente tout pour moi. Je t'aime et je serais malheureuse sans remèdes si tu ne vivais pas avec moi. Je pleure en t'écrivant tant je pense à la douceur de ton retour et à la violence de mon amour. Benoîte"

"Depuis quelques temps, dans nos conversations conjugales, nous abordons le problème de la fidélité. Nous veillons scrupuleusement à donner à ces parlotes un tour très dégagé, voire primesautier. Pas question de tomber dans la gravité à propos de sujets graves. Chacun fait assaut de largeur d'esprit, de compréhension... Nous nous offrons même le luxe de subtils distinguos : si ça se passait comme ci ou comme ça, je n'aimerai pas du tout ça, non ! Mais évidemment, une fois en passant on ne peut pas savoir, certaines circonstances exceptionnelles, une tentation brusque...

Parler de la mort ou même la fêter

Des "apéros de la mort" pour libérer la parole des personnes en deuil - Paris

"La mort, on ne va pas mourir d'en parler." Pour libérer la parole des personnes en deuil, Sarah organise des "apéros de la mort", gratuits et ouverts à tous.

Voir la vidéo (3'30) : https://www.brut.media/fr/entertainment/des-aperos-de-la-mort-pour-liberer-la-parole-des-personnes-en-deuil-710d0375-280b-4df4-b3f8-77fdfe13a186

Une Fête des Morts loin d’être triste ! - Mexique

Par Hugues Derouard

Si, en France, on associe la Fête de la Toussaint à un jour triste comme la pluie, au Mexique, on célèbre ses morts en déposant des offrandes sur des autels à la mémoire des disparus, et en chantant et dansant autour de leur tombe… Retour sur une tradition forte qui se déroule chaque année fin octobre-début novembre.

« Pour l’habitant de Paris, New York ou Londres, la mort est ce mot qu’on ne prononce jamais parce qu’il brûle les lèvres. Le Mexicain, en revanche, la fréquente, la raille, la brave, dort avec, la fête, c’est l’un de ses amusements favoris et son amour le plus fidèle », écrivait Octavio Paz dans Le labyrinthe de la solitude.

Prostitution volontaire

 “La Maison” livre d'Emma Becker :

Elle y raconte son expérience en immersion pendant deux ans et demi dans deux bordels de Berlin, et les réflexions qu’elle en a tirées sur le désir.


 

Pourquoi le travail occupe-t-il une place si importante dans nos existences?

La philosophe, Céline Marty publie un ouvrage* dans lequel elle montre que "le travail dévore nos vies".

Selon elle, le travail est "mystifié", investi d’une idéologie qui doit être, à l'heure de la crise écologique, remise en question afin de "s'émanciper du productivisme". Et si travailler moins était la solution?
©Thomas Decamps

Pourquoi le travail occupe-t-il une place si importante dans nos existences? La philosophe, Céline Marty publie un ouvrage* dans lequel elle montre que "le travail dévore nos vies". Selon elle, le travail est "mystifié", investi d’une idéologie qui doit être, à l'heure de la crise écologique, remise en question afin de "s'émanciper du productivisme". Et si travailler moins était la solution?

Pourquoi avons-nous tendance à "mystifier" le travail dans nos sociétés, selon vous?

C’est le résultat de l’accumulation de plusieurs phénomènes. Suite à la révolution industrielle, nos gouvernements ont organisé une société de l’emploi. Pour acquérir des droits sociaux et des ressources économiques, le travail déclaré et rémunéré est devenu central. On a considéré qu’il était nécessaire que tout le monde ait un emploi à plein temps pendant quarante ans. À cette exigence de travailler s’est ensuite greffé un discours sur la valeur. On a ainsi donné progressivement une valeur existentielle et morale au travail. Il y a deux siècles, ce discours n’existait pas.

Plus les gens ont du temps libre, plus ils sont en mesure de remettre en cause le système.
Céline Marty
Philosophe

Si le travail est bien un enjeu économique, vous estimez cependant qu’il n’est pas un véritable sujet politique. Comment "politiser" le travail ?

Un homme n'est rien tout seul

Un chef d’entreprise cède son entreprise et lègue plus de 2 millions et demi d’euros à ses salariés ! 

Après 18 ans à la tête d'un fabricant de vitrage isolant aux Treize-Spetiers en Vendée, Jean-Yves Glumineau revend la société. Cet entrepreneur généreux lègue une part de la vente à tous ses salariés.

Aux Treize-Septiers, les 150 salariés du fabricant vendéen de vitrage isolant TIV se souviendront toute leur vie de ce mercredi 15 décembre. Leur dirigeant, Jean-Yves Glumineau, les a tous réunis pour leur annoncer deux nouvelles. La première : après 18 ans à la tête de l’entreprise, il cède les rênes et vend la société. La deuxième va les laisser bouche bée : en guise de remerciement, plus de 2 millions 680 000 euros seront reversés entre tous les collaborateurs sous forme d’une prime. "C’était totalement inattendu !" s'exclame Vanessa Quintana, employée au service devis. "Il y a eu un gros blanc", se remémore de son côté le jeune intégré Kevin Lemosle.

"Un homme n'est rien tout seul"

Car Jean-Yves Glumineau n’a qu’un seul credo : un homme n’est rien tout seul. En 18 ans, l'entreprise vendéenne a multiplié son chiffre d'affaires par 5. Mais pas question de s'attribuer tous les lauriers.

"J’ai toujours parlé du ‘gagnant-gagnant’. Si l’entreprise gagne plus, les salariés gagneront plus. Ce n’est pas de la générosité mais de la reconnaissance. Si les collaborateurs ne s’étaient pas impliqués pour faire grandir l’entreprise, nous n’en aurions pas été là aujourd’hui. Cette prime est légitime"
Jean-Yves Glumineau, PDG TIV

Hiérarchie et positions ou hierarchie fonctionnelle vs hierarchie humaine

Cet article est inspiré au départ d'un post du blog https://le-coup-doeil-qui-inspire.com sur la comparaison hiérarchie verticale/ hiérarchie horizontale, que je rapporte ici mais que j'ai largement étayé et élargi avec mes réflexions personnelles.

Je me permets de préciser en préambule que ce qui m'intéresse dans ce post c'est de questionner la hiérarchie humaine : chaque société développe des implicites sociaux, des façons de fonctionner ensemble, qui en général impose insidieusement (ou au grand jour) un rapport de supériorité/infériorité  entre les individus dans la société civile autant que dans le monde professionnel.
Je distingue cette hiérarchie humaine de la hiérarchie fonctionnelle (= hiérarchie décisionnelle) nécessaire au fonctionnement d'un groupe/d'une structure (le dirigeant, le chef, prend les décisions afin que la structure puisse fonctionner) sauf cas spécifiques de type coopératif.

1/ Le statut hiérarchique dans notre société (= hiérarchie verticale)

L’humain cherche en permanence à structurer ce qui l’entoure, pour lui permettre de visualiser un monde tangible, se repérer. La hiérarchie est une de ces nombreuses croyances, qui permettent à l’être humain de structurer sa vie. Elle est un outil, qui comme tout outil indispensable a été dévoyée, par le penchant de l'homme à la domination et à l'individualisme {...}
La vision actuelle de la hiérarchie au sein du monde professionnel et privé, se résume comme suit :

Plus vous êtes haut, plus vous êtes puissant, et admirable. Vous détenez les responsabilités, ceci qui vous met dans une position de dominant.

Ceci sous entend qu’il existe des domaines admirables et puissants, et d’autres non. C’est du moins ce que résume vulgairement une hiérarchie verticale. Et c’est ce que vit et croit une grande partie de la population actuelle.

La sexualité sur le long terme dans le couple monogame

La chroniqueuse de « La Matinale » Maïa Mazaurette explique comment il faudrait renoncer au stéréotype de la sexualité comme ciment du couple.

Faites-vous partie de ces couples qui ont toujours envie de faire l’amour, même après trente ans de vie commune, exactement au même moment ? Si la réponse est oui, vous êtes certainement un personnage de cinéma (si vous êtes Daniel Craig dans James Bond, écrivez-moi). Selon la dernière enquête Ifop/Charles.co, publiée en avril, 62 % des femmes et 51 % des hommes ont parfois la libido dans les choux. Conséquence logique : 63 % des femmes et 44 % des hommes ont déjà fait l’amour sans en avoir envie.

Les femmes sont en effet les premières concernées par les rapports non désirés, un phénomène sur lequel le sociologue Jean-Claude Kaufmann s’est penché dans son dernier essai, Pas envie ce soir, publié la semaine dernière aux éditions Les Liens qui libèrent. La parole est donnée à ces « décrocheuses » du désir… et, bien sûr, aux hommes qui les accompagnent.

Pourquoi mettre les femmes en première ligne d’un problème qui parfois touche les hommes ? Parce que la dégringolade de la libido féminine est à la fois plus fréquente et plus brutale. Le sociologue est ici soutenu par la recherche académique, qui révèle que de nombreuses femmes commencent à s’ennuyer au lit au bout d’un an. Leur libido n’est pas plus faible (comme le démontrent les premiers mois d’une relation), mais elle est plus irrégulière (ce que nous considérons comme un désir « normal » est calqué sur une norme masculine).

Comment expliquer cette irrégularité, sans forcément tomber dans le discours tout-hormonal ? (Rappelons que les hommes aussi ont des hormones.) Jean-Claude Kaufmann propose plusieurs pistes.

Des hommes rétifs à se mettre en situation de séduction

Tout d’abord, il observe que la perte de désir accompagne souvent l’entrée dans la conjugalité et la routine, car culturellement, nous n’investissons pas le domestique de la même manière. Les hommes recherchent à la maison le réconfort… et le moindre effort. Chez les femmes, à l’inverse, le foyer rime avec des attentes élevées. Quand la logistique devient un enchaînement de gestes automatiques, dénués de surprise et de fantaisie, elles se retrouvent émotionnellement sur le carreau, ce qui inspire au sociologue une belle formule : « Les femmes sont des fondatrices, pas des gestionnaires. »

Petit éloge de la transisiton conjugale

Nos pratiques amoureuses ont changé plus vite que notre modèle fondé sur la monogamie, constate Maïa Mazaurette, chroniqueuse de « La Matinale ». Le concept de couple pourrait être repensé, selon elle, pour s’épargner culpabilité et désillusions.

Les derniers chiffres concernant la sexualité des femmes françaises sont tombés avant-hier : 41 % ne font plus l’amour, 35 % sont sexuellement insatisfaites et 28 % sont malheureuses en couple (enquête Ifop/The Poken Company). Sachant bien sûr qu’on peut se satisfaire de l’abstinence, faire souvent l’amour tout en restant malheureuse, etc.

Au cas où le diagnostic resterait nébuleux : le moral des troupes ne va pas fort. En période de pandémie, cette vaste chute de libido ne devrait pas nous surprendre. Mais le Covid-19 seul ne suffit pas à expliquer une tendance présente depuis des décennies : celle qui consiste à trébucher sur la monogamie. Car si on mettait dans un même panier les personnes sexuellement démotivées, les divorcées et les infidèles, on y retrouverait la grande majorité des Français. D’où ce paradoxe : alors même que la monogamie est présentée comme le choix de l’évidence et de la simplicité, la plupart d’entre nous s’y cassent les dents.

Face à ce constat, on observe deux manières de réagir. La première consiste à se couvrir de cendres et annoncer la fin de l’Histoire. Nous serions trop mesquins pour aimer, trop narcissiques, trop gâtés, trop distraits. La civilisation serait morte. Le couple serait mort. La famille serait morte. En fait, seuls les entrepreneurs en pompes funèbres ne seraient pas morts.

L’autre manière de voir les choses est moins pessimiste – et moins théorisée : nous sommes parfaitement capables d’aimer et de nous engager (ces valeurs restent fondamentales dans les sociétés occidentales), mais nous traversons une période de transition, qui aboutira à de nouveaux modèles de couple. Si cette période nous perturbe, c’est parce que les changements de pression créent des turbulences. C’est normal. Et ce n’est pas grave.

Un modèle inadapté

Pourquoi transitionnons-nous ? A mon avis, tout simplement à cause du fait que nos pratiques amoureuses ont changé plus vite que nos modèles amoureux. De fait, il n’existe actuellement qu’un seul modèle : la monogamie® pure et dure avec fidélité© gravée dans le marbre™. Quand nous échouons à remplir ce contrat, nous avons l’impression d’être inadaptés.

Un autre rapport entre salarié et entreprise

Lyon : une entreprise permet à ses salariés de prendre des congés illimités

L'entreprise d'informatique lyonnaise Anikop permet à ses salariés de prendre autant de vacances qu'ils le souhaitent, depuis le 1er janvier 2021. Seule contrainte : ne pas gêner un autre collaborateur ou le développement d'un projet.

Cette nouvelle disposition est simplement encadrée par une charte morale rédigée par les 31 salariés eux-mêmes.
Cette nouvelle disposition est simplement encadrée par une charte morale rédigée par les 31 salariés eux-mêmes. • 
© Franck Dubray / Maxppp

L'entreprise d'informatique Anikop, basée à Limonest près de Lyon, propose depuis le 1er janvier 2021 aux salariés de prendre des congés illimités, sans dispositif de contrôle.

Une charte morale

Le principe est simple : chaque salarié est libre de prendre ses vacances quand il le souhaite, aussi longtemps qu'il le souhaite. Les rapports avec la direction de l'entreprise reposent sur la confiance et la prise de responsabilité de chacun. Cette nouvelle disposition est simplement encadrée par une charte morale rédigée par les 31 salariés eux-mêmes : les congés, "validés automatiquement", ne doivent "pas mettre en péril l'entreprise ou l'un de ses projets" ni "gêner les autres collaborateurs". Le directeur, Nicolas Perroud, est confiant : "je suis persuadé que dans un an, on n'aura relevé aucun abus. Aujourd’hui j’ai une équipe mature, au sein de laquelle la confiance est totale, permettant de mettre en place les congés libérés", estime-t-il.

Pas d'abus en vue

L'un est l'autre

"Ça ne veut pas dire qu'ils sont identiques, ça veut dire qu'ils se ressemblent plus que jamais dans l'histoire de l'humanité. "L'un est l'autre" ce n'était pas seulement une analyse de l'identité masculine et féminine, c'était aussi le constat que seul ce modèle universaliste de la ressemblance des sexes permettait d'envisager l'égalité. Parce que quand on est dans l'autre optique, c'est à dire celui de la complémentarité (l'un est ce que l'autre n'est pas) alors le monde extérieur est aux hommes avec le pouvoir, la réussite, l'épanouissement professionnel et intellectuel, et de l'autre coté il y a le monde privé, familial qui appartient aux femmes. Et à chaque fois on se retrouve avec le problème de l'inégalité, voilà. Donc le seul moyen d'en sortir c'était bien la voie que nous prenions : associer les hommes et les femmes dans les rôles et les fonctions."

Elisabeth Badinter

Egalité - Équité

Je lis une étude passionnante sur "le genre" : le féminin- le masculin, la place des hommes et des femmes, les rôles dans la société....
Il y a beaucoup à dire, voici une première approche :

Dans cette entreprise de la reproduction de l'espèce humaine il y a deux pôles, deux "rôles" nécessaires et complémentaires :
le pôle productif (production de nourriture) et le pôle reproductif (reproduction c'est à dire : mise au monde des petits puis protection et aide au développement de ces petits qui sont - pour l'humain - extrêmement fragiles et très lents à acquérir une autonomie).

Traditionnellement le pôle productif (chasse dans les temps primitif, travail à l'extérieur de la maison aujourd'hui) est tenu par l'homme et le pôle reproductif par la femme. Il est facile de comprendre pourquoi dans la 1ère année de vie de l'enfant mais passé les 9 mois de gestation et les 1ers mois d'allaitement, ce rôle  pourrait techniquement être tenu par l'un ou l'autre !
(cette idée d'une distinction originelle de la répartition des tâches masculines productives à l'extérieur du foyer et des tâches féminines reproductives réalisées dans la sphère domestique est d'ailleur largement remise en question = voir note nº1*)

Au delà de ce constat d'asymétrie, émergent et/ou perdurent des inégalités entre les deux sexes face aux emplois, à la violence, à la survie et même au droit à la vie (cf le scandale des femmes manquantes = voir note nº2*) qui montre bien que l'on est femme ou homme dans une famille, dans une culture, dans une région spécifique du monde. Plus que des différences biologiques de sexe, c'est l'ancrage dans un système de genre qui marquent les destins. La détermination génétique du sexe nous fait naître fille ou garçon, le système de genre nous fait devenir homme ou femme (dès la naissance, le contact du  bébé avec le monde est marqué par son appartenance sexuelle, à travers les vêtements, les jeux, les livres et plus largement les attentes de la famille, de la société et même de l'école). Si l'on s'intéresse à ces modalités de la construction du genre, conçue comme élaboration culturelle de la différence sexuelle, on arrive vite à dénoncer les inégalités entre les deux sexes, afin de réaménager durablement les représentations et les rôles assignés à chacun des deux genres.

Les hommes aujourd'hui - Rôle et positionnement

Je suis plutôt féministe, on l'a compris (voir mes articles) mais en réalité je ne le suis pas : je ne suis féministe que parce que je dénonce l'injustice qui a été faite aux femmes dans notre histoire et encore aujourd'hui dans de nombreuses sociétés. 
Ce qui m'intéresse c'est l'égalité ou plutôt l'équité (voir mon article "égalité-équité" d'après Marie-Paule Thiriat) : la juste répartition des tâches, le respect du choix de chacun de participer aux 2 pôles : le productif (travail) et le reproductif (élever les enfants), la liberté et la justice.

Alors je pense qu'il est intéressant de se poser la question : aujourd'hui... OÙ EN EST-ON ???

Où en est-on de cette répartition des rôles ? où en est la femme et surtout (c'est l'objet de cet article) OÙ EN EST L'HOMME
Car je pense que face aux changements profonds qui ont eu lieu, les hommes sont en situation de désarroi et qu'ils cherchent leur place... une place que nous devrions les aider à trouver aussi, nous les femmes. Certains homme sont ou ont été de grands féministes (Condorcet, Michel Onfray) les femmes peuvent aussi être "masculinistes" parce qu'elles recherchent un réel équilibre entre les 2 sexes.
Quelle place prend l'homme aujourd'hui dans la famille et la société, quel rôle joue-t-il et finalement trouve-t-il son compte dans cette nouvelle répartition des tâches ?

Je voudrais commencer par réexaminer rapidement  l'histoire des relations entre hommes et femmes et surtout comment elles ont été modifiées par la libéralisation des femmes, en citant Elisabeth Badinter :

"Historiquement le modèle de la complémentarité des sexes et des genres, qui paraissait répondre aux voeux de la nature et de Dieu, a presque toujours engendré la dépendance des femmes et la domination masculine.

La féminité, l'alcool, le sexe... un être libre

Article/interview de Virgine Descentes, auteure de la trilogie Vernon Subutex, femme au parcours insolite, différent de ce qu'on imagine comme vie, ou ce qu'on voudrait comme vie pour nos enfants et pourtant... une femme libre, forte, émouvante, trash, cash

Morceaux choisis :

Adolescence/liberté 

Vous étiez donc une enfant très sociable.

Oui. Très ouverte sur les autres et le monde extérieur. Très en demande : « Qu’est-ce que tu vas m’apporter de merveilleux et d’incroyable aujourd’hui ? Qu’est-ce que tu lis ? Qu’est-ce que tu penses ? Qu’est-ce que tu connais et que je ne connais pas encore ? » Convaincue que le monde recélait des tas de choses géniales que je devais vite découvrir. J’aimais bien l’école, j’étais même déléguée de classe, mais je piaffais.

Pourquoi alors cet internement en institution psychiatrique à 15 ans ?

J’étais une petite bombe, avec une envie de vivre géniale mais incontrôlable. J’avais l’impression que le monde m’appelait avec une telle urgence qu’il était inimaginable que je reste chez moi. Je ne pouvais pas rater un concert à Paris pour lequel j’avais prévu de partir en stop. Je ne pouvais pas rater un festival prévu en Allemagne. Impossible.

Je me souviens parfaitement de ma chambre d’ado et de cette brûlure au ventre : « Laissez-moi sortir ! » C’est dehors que ça se passait. Dehors que m’attendait l’aventure. J’avais 15 ans, quoi ! L’âge où chaque rencontre te modifie, chaque découverte te bouleverse. Un squat en Allemagne ? Waouh ! Encore un monde qui s’ouvre.

Je blasphème donc je suis

A tous mes amis, et notamment ceux qui iront défiler demain (article écrit au lendemain du meurtre terroriste de toute l'équipe de Charlie Hebdo ndrl): en cette heure quand même gravissime, il ne me suffira pas, à moi, de porter un badge "Je suis Charlie".
En effet, quelle est l'unique chose que faisait Charlie, que les autres ne faisaient pas et qui leur a valu d'être abattus comme ils l'ont été ? Réponse sans aucune équivoque possible : ils blasphémaient. Alors demain, si je veux, si tu veux, si nous voulons tous être Charlie, mon ami, pas juste en surface, mais pour l'incarner profondément et réellement ne fut-ce que le temps d'une manif, une seule chose à faire, sans équivoque possible : BLASPHEMER. Chopez les bonnes couv' des anciens numéros de Charlie sur le net, et que les chrétiens blasphèment sur la bible, les juifs sur la Torah, les musulmans sur le Coran, les laïcs sur leur République moisie et leurs leaders corrompus, les hindous sur Vishnu et Krishna, les boulangers sur le pain bannette du super U, les zicos sur l'industrie du caca auditif, sur qui vous voulez, mais BLASPHEMONS contre tous les dogmes qui nous enjoignent de suivre la règle, les pensées toutes faites et héritées comme vérités qui ne sont qu'oeillères étouffantes, les voix/voies toutes tracées, tombées du ciel, qui nous déresponsabilisent et nous empêchent de nous doter des outils intellectuels et critiques permettant de nous forger des opinions personnelles.
Avoir le droit de blasphémer, c'est juste dire à l'autre : je me battrai pour que tu puisses croire à ta religion dans ta sphère privée, mais TU NE M'IMPOSERA PAS ton système de pensée religieux dans MA sphère privée, tu n'y arriveras pas (oui, bien entendu, nous parlons bien du religieux, puisque le blasphème est une notion qui n'apparait que dans ces grands systèmes de pensée que sont les religions, tout le monde aura noté qu'il n'y a pas de blasphème en science, en art, en médecine ou en technologie).
Nous sommes en République, et ici, en France, le délit de blasphème n'existe pas, parce que la Religion n'a pas droit de cité du point de vue des idées lorsqu'il s'agit de la 'Res Publica', la chose publique.

La vie, l'humain, la mort... Liberté de choix

Toute existence suppose une sortie du néant dans la seule perspective d'y retourner un jour. De sorte que l'on peut définir la vie comme ce qui se joue entre deux néants. L'humain de l'homme s'inscrit dans le vivant entre les deux néants. Il n'est pas consubstantiel au vivant mais surgit, puis peut disparaître, dans le processus vital même. Ainsi, quelques heures après sa formation, l'oeuf bien vivant n'est pas humain. Aux chrétiens qui parlent de personne potentielle rétorquons que tout un chacun, bien que mort potentiel est pourtant bien vivant et que de la potentialité à la réalité il y a fort heureusement tout un monde !
Le sperme n'est pas une personne, l'ovule non plus, ni l'embryon. L'humanité surgit dans un homme non pas avec sa forme (humaine) mais avec sa relation (humaine) au monde. Le seul "être au monde" ne suffit pas, le cancrelat lui aussi est "au monde". L'humanité d'un être suppose en lui la capacité à percevoir le monde, à le sentir, l'appréhender sensuellement (avec ses sens). La matière grise doit pouvoir réagir aux stimuli réductibles à deux types : la capacité à ressentir le plaisir et la possibilité d'éprouver la douleur. Scientifiquement cette possibilité anatomique se situe dans la 25ème semaine d'existence du foetus. Voilà la date à laquelle un embryon entre dans l'humain tout en ayant été bien vivant depuis la fécondation.
Ensuite et ce, beaucoup plus tard, l'humanité d'un individu  se définit dans la triple possibilité conjointe d'une conscience de soi, d'une conscience des autres, et d'une conscience du monde, avec les possibilités induites d'interaction entre soi et soi, soi et autrui, soi et le réel.
Envisageons la mort dans cette même optique : selon Épicure la mort n'est pas à craindre car, quand elle est là, on y est plus... tant qu'on est là, elle n'y est pas. De fait elle ne nous concerne en rien. Pour ma part je ne dirai pas en rien  mais elle nous concerne comme idée. De son coté Epictète distingue entre ce qui dépend de nous (et sur lequel on doit agir) et ce qui n'en dépend pas (et qu'on doit apprendre à aimer). Avec cette idée précieuse, on doit pouvoir extrapoler : nous n'avons pas de pouvoir sur le fait d'avoir à mourir un jour, faisons donc avec. En revanche, nous pouvons agir sur la réalité de la mort qui, en vertu du raisonnement épicurien, reste d'abord et avant tout une idée, une représentation. Agissons donc sur cette représentation : elle n'est pas encore là, ne lui donnons pas plus que son dû à son heure. Méprisons-là de notre vivant en activant la totalité des forces qui lui résistent : la vie. Vivons-là pleinement, totalement, voluptueusement.

Liberté et féminisme

"La femme naît libre et demeure égale à l'homme en droit" 1789
Olympe de Gouges , Guillotinée pour avoir eu cette idée folle.


Interview de la femme LIBRE qu'est Elisabeth Badinter :


"J'ai eu l'impression que quelqu'un ouvrait la porte de la prison : Simone de Beauvoir me laissait penser que je n'étais pas déterminée à avoir un destin féminin nécessaire inscrit dans la nature et que je pouvais tout faire." (Élisabeth Badinter)

Liberté du refus

Dans une relation à l'Autre "la liberté du refus donne toute sa valeur à la relation construite" : on ne peut avoir une relation vraie à l'autre qui si il n'y a pas d'obligation, pas "d'habitudes", pas de normes : je te rencontre, j'échange avec toi parce que je le désire maintenant et ici.

Au sein de la famille cette évidence est particulièrement bafouée : les relations familiales sont souvent obligatoires, un devoir, ce qui diminue leur valeur et leur sens

Je cite J.J. Rousseau : "chaque famille devient d'autant mieux unie que l'attachement réciproque et la liberté en sont les seuls liens"

Elisabeth Badinter

J’élargirai son propos au mariage que j'ai fini par exclure de mon système de pensée alors que je vis en couple "de façon maritale" avec une vraie communauté de vie (familiale, financière, dans mes priorités etc..).

Car dans le mariage aussi disparait la liberté du refus puisqu'il s'agit de signer un contrat disant que "quoi qu'il arrive je serai là" ("dans la joie et dans la douleur, dans la santé et la maladie...."). Mais ai-je vraiment envie de savoir que mon compagnon (ma compagne) est là PARCE QU'il/elle a signé un tel engagement ? Est-ce-que je ne préfère pas penser qu'il est là par choix, parce que ici et maintenant il/elle le désire


Être SOIS-MÊME au sein du couple, de la famille, de la société


Il s'agit d'être chacun sculpteur de sa propre statue.
Chacun demeure responsable de son être et de son devenir

Que doit-on chercher à produire ? 

Un Je, un Moi, une subjectivité radicale. Une identité sans double. Une réalité individuelle. Une personne droite. Un style remarquable. Une force unique. Une énergie. Une belle individualité, un tempérament, un caractère. Sans vouloir le chef-d'œuvre, sans viser la perfection – le génie, le héros ou le saint – il faut tendre à une souveraineté inédite.

Seul ce Je rend possible la déclinaison du monde : car Tu, Il, Elle, Nous, Vous, Ils et Elles déclinent autant de modalités de l'altérité.

Une relation avec l'autre est impossible à construire si la saine relation entre soi et soi qui construit le Je n'existe pas. Une identité défaillante, ou absente à elle-même interdit l'éthique. Seul la force d'un Je autorise le déploiement d'une morale.

Sans contrat

  • L'amour sans contrat : le partis-pris du pur instant n'exclut pas sa duplication. La réitération des instants contribue à la formation d'une longue durée : on ne commence pas par la fin, on ne parie pas sur la destination d'une histoire, mais on la fabrique pièce par pièce. Ma définition du célibataire ne recouvre pas l'habituelle acception de l'état civil. A mes yeux le célibataire ne vit pas forcément seul, sans mari ou compagne, sans partenaire attitré. Il définit bien plutôt celui qui, même engagé dans une histoire qu'on dira amoureuse, conserve les prérogatives et l'usage de sa liberté. Cette figure chérit son indépendance et jouit de sa souveraine autonomie. Le contrat dans lequel il s'installe n'est pas à durée indéterminée, mais déterminée, possiblement renouvelable, certes, mais pas obligatoirement.

Dans la modèle dominant les histoires d'amour se caractérisent par le schéma
RIEN - TOUT - RIEN
On existe séparés, ignorants l'un de l'autre, c'est le RIEN. 
On se rencontre, on s'abandonne à la nature de la relation, l'autre devient TOUT l'indispensable, la mesure de son être, la jauge de sa pensée et de son existence, le sens de sa vie, le partenaire en tout 
Puis l'entropie * produit ses effets, et l'autre devient le gêneur, le fatiguant, l'ennuyeux, celui qui énerve et finit par devenir le tiers à évincer redevenant ainsi RIEN.
(le divorce aidant – et la violence qui l'accompagne bien souvent – un rien coefficienté d'un peu de haine en plus....)

Le dispositif que je propose est différent

RIEN - PLUS - BEAUCOUP


Deux êtres ne savent même pas qu'ils existent, c'est le RIEN.


Ils se trouvent, puis construisent sur le principe de l'éros léger. 


Dès lors s'élabore jour après jour une positivité qui définit le PLUSplus d'être, plus d'expansion, plus de jubilation, plus de sérénité acquise. 


Quand cette série de PLUS permet une somme réelle, le BEAUCOUP apparaît et qualifie une relation riche, complexe, élaborée sur le mode nominaliste (réel).


Car en amour il n'existe qu'une seule loi : celle de l'absence de loi. Seuls existent les cas particuliers et la nécessité pour chacun de construire selon les plans convenant à son idiosyncrasie*. 


Extrait de "La puissance d'exister" de Michel Onfray



"L'idéal moderne du bonheur à deux consiste à cultiver son moi profond en relation avec un autre moi profond hors du théâtre traditionnel" (Singiy)

La famille, la femme et la sexualité familiale

            Vingt siècle de judéo-christianisme laisse des traces dans le formatage du corps occidental. Si on cherche le pendant judéo-chrétien aux érotiques chinoise, indienne, japonaise, persane, grecque, romaine, on ne trouve rien ! Sinon l'inverse d'une érotique : haine des corps à partir de la fable d'un fils de dieu, un mythe nommé Jésus qui sert de premier modèle à l'imitation : un corps qui ne boit pas, ne mange pas, ne rit pas, n'a pas de sexualité, autrement dit un ANTICORPS , haine des corps donc, de la chair, du désir, du plaisir, des femmes et de la jouissance. Dans nombre de pays non occidentaux, il existe une tradition de la pédagogie d'Éros : en Chine, au Japon,, en Inde bien-sur, on trouve des ouvrages dans lesquels, pour montrer la dimension éminemment culturelle de l'érotisme et de l'acte sexuel, on explique, on raconte, on précise, on enseigne le corps sexué, le corps sexuel, le corps amoureux, le corps jubilatoire. Aucun art de jouir catholique, mais un savant dispositif castrateur et destructeur de toute velléité hédoniste. L'un des piliers de cette machine à produire des eunuques, des vierges, des saintes, des mères et des épouses en quantité, s'effectue toujours au détriment du féminin dans la femme. Pourquoi ?? simplement pour protéger la sacro-sainte « Famille » et réaliser le dessein de la nature, la reproduction de l'espèce :

A l'origine de l'humanité la « famille » mobilisait mâle et femelle chacun pour un rôle particulier : pour les femmes entretenir le feu, cuisiner, garder les enfants pendant que les hommes chassent pèchent cueillent etc...Procréer et participer ensemble à la reproduction de l'espèce en se reproduisant puis en protégeant et nourrissant les petits. Des millénaires plus tard, malgré la couche culturelle et les strates intellectuelles des civilisations, en est-il vraiment autrement ? Cet agencement primitif, la politique et la société le récupèrent, lui donnent crédit sous forme de loi fondatrice. Dès lors, la famille constitue la cellule de base de la société. La famille nucléaire réalise le projet de l'espèce en permettant l'accomplissement du dessein de la nature : la reproduction de l'espèce. Mais 2 forces pourrait venir contrarier cet ordre : le désir qui active une formidable force antisociale et la puissance du féminin. La crainte de la castration chez l'individu mâle puis le désir pour la société de régler son compte à une puissance qui la conteste et la met en péril pousse les hommes à codifier le sexe : le code de bonne conduite libidinale féministe devient dès lors, par pure promotion de l'arbitraire mâle, la loi intransgressible. Comment élaborer puis promulguer ce code ? A l'aide de la religion, excellente complice en matière d'extinction des libidos. Mais comme le renoncement aux plaisirs de la chair est une vue de l'esprit une alternative est proposée : si le sacrifice total du corps reste inaccessible on veut bien consentir à un sacrifice partiel : la chasteté familiale suffira. Cette solution de repli a le mérite de laisser à la société, donc à l'espèce, la voie libre pour ses projets : en consentant à une sexualité uniquement dans le cadre familialiste, monogame, on laisse la voie libre à la reproduction de l'espèce donc à la pérennité de la communauté humaine.

Métaphysique de la stérilité

La possibilité physiologique de concevoir un enfant n'oblige pas au passage à l'acte – tout comme le pouvoir de tuer ne génère en rien le devoir d'accomplir un homicide. 
Si la nature dit « vous pouvez » la culture n'ajoute pas forcément « donc vous devez ». 

Car on peut soumettre ses pulsions, ses instincts, ses envies à la grille analytique de la raison : « pourquoi faire un enfant ? » »au nom de quoi ? » « pour en faire quoi ? »

Engendrer relève pour beaucoup d'un acte naturel, d'une logique de l'espèce à laquelle on obéit aveuglément, alors que pareil opération métaphysiquement et réellement lourde devrait obéir à un choix raisonnable, rationnel, informé. 

L'éducation n'est pas l'élevage – ce que supposent ceux qui parlent d' « élever des enfants ». Mais l'attention de chaque instant, de chaque moment. On détruit un être avec un silence, une réponse différée, une négligence, un soupir, sans s'en apercevoir, fatigué par la vie quotidienne, incapable de voir que l'essentiel pour l'être en formation se joue non pas de temps en temps, mais en permanence, sans répit !

Il faut beaucoup d'innocence et d'inconséquence pour s'engager dans l'édification d'un être quand souvent, très souvent on ne dispose même pas des moyens d'une sculpture de soi ou d'une construction de son propre couple dans la forme appropriée à son tempérament. 

L'engendrement agit en nouveau piège pour empêcher l'éros léger et condamner à la lourdeur d'une érotique familiale au service de plus qu'elle, à savoir la société. 

Il n'y a pas comme on l'entend souvent, une alternative qui oppose l'égoïsme des refuseurs d'enfant à la générosité partageuse des couples tout entiers dans l'abnégation, mais des êtres qui trouvent leur intérêt de part et d'autre, à agir comme ils le font. L'égoïsme des géniteurs qui suivent le dictat de la société sans réellement se poser la question de leur désir d'enfant, vaut bien l'égoïsme de qui choisit la stérilité volontaire.

Extrait de "La puissance d'exister" de Michel Onfray

Emission sur France-inter : 
http://www.franceinter.fr/emission-service-public-le-choix-de-ne-pas-avoir-denfant


Mamans sans travail

J'entends souvent parler de "mamans qui ne travaillent pas"... ce qui soulève en moi des interrogations :

Elles ne sont pas rémunérées, pas de sécu, pas de congés payés... mais ELLES TRAVAILLENT !!!!!

Agacée par l'expression j'ai essayé de lister à peu près tous les jobs que j'ai fait dans ma vie de maman en dehors de mon job de prof, lui bien défini et reconnu par le paiement d'un salaire.
Voilà ce que ça donne :

En 17 ans j'ai été consécutivement ou bien souvent simultanément :

- puéricultrice pendant 4/5 ans pour chacun de mes enfants (couches, purées de légume, bains, jeux d'éveil...)

- cuisinière tous les jours (pas toujours de très haut niveau mais essayant de varier les ingrédients et d'initier les enfants aux légumes et fruits plutôt qu'aux chips et gâteaux). Je souligne tous les jours car la difficulté est sur le long terme ! faire à manger de temps en temps c'est plutôt fun

- infirmière quand ils étaient malades (trop souvent non ?)

- blanchisseuse avec les tonnes de linge que j'ai lavé, étendu, ramassé, plié, repassé et rangé... pour 4

- responsable achat de toute la famille, tous rayons confondus : alimentaire, linge de maison, produits d'entretiens, habits etc... au moins un gros marché par semaine (52 semaines x 17 ça fait combien ???) plus tout le reste

La crise - Politiquement incorrect

De l'amour d'une mère et du besoin de protection des femmes....
2 petits extraits courts du film de Coline Serreau : "La crise"
pas plus de 3mn chacun pour voir chose autrement... peut-être ?